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Le plus libre et le plus doux de tous les actes

La formule est de Rousseau. J'y ai repensé hier en lisant Le Sourire du Tao de Lawrence Durrell aux Catalans. Je tombe page 34 sur ces mots :


Dans le Tao, l'acte sexuel est un acte d'amour qui unit intimement les amants au processus cosmique tout entier et non une lutte sur l'oreiller entre deux ego déterminés à se dominer l'un l'autre.


Ces mots me confirment dans l'opinion que j'avais osé exprimer dans mon dernier billet que la millénaire condamnation catholique du sexe était une erreur anthropologique et théologique complète. J'ai aussi repensé au livre de Robert van Gulik sur La vie sexuelle dans la Chine ancienne que je lisais jadis à Ajaccio. J'ai fini par retrouver mes notes de lecture. Van Gulik rappelle que, dans le Tao, l'union du yin et du yang à l'échelle du microsome humain est une réplique de leur union à échelle cosmique. L'homme et la femme s'accouplent comme le ciel et la terre par une pluie d'orage.

Le taoïsme étant fondamentalement matriarcal à la différence du confucianisme, considère que l'homme renforcera sa vitalité en absorbant l'essence yin de la femme grâce à des rapports sexuels les plus longs et les plus fréquents possibles avec le plus de femmes possibles et par le plus d'orifices possibles...

Que pensez-vous de ce beau programme, mon.ma cher.ère lecteur.trice, qui n'êtes pas tombé.e de la dernière pluie ?

Après, les Chinois ont pratiqué deux millénaires de coïtus reservatus afin de prolonger les orgasmes au détriment de l'éjaculation, ce qui ne les a pas empêchés de bien se reproduire, mais c'est une autre histoire.

Le contraste des deux théologies est complet, la théologie dualiste catholique pour laquelle le monde est voué au péché et la théologie immanente taoïste pour laquelle il n'existe qu'un seul monde auquel il nous appartient de participer.

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