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Enseigner la littérature par temps mauvais


C'est le titre de mon dernier livre ! J'ai le plaisir, cher lecteur, de vous faire part de la parution ce jour de cet essai. Je recopie la 4° de couv :

La littérature est en France une grande cause nationale mais son enseignement traverse une phase critique qui n’intéresse pas les seuls professeurs. Bruno Viard en voit la raison, dans une approche trop éloignée de la vie, dominée par la théorie et la technique.

Il faut remonter aux années 1960 pour en comprendre la cause. Le structuralisme, à cette époque, annula l’inscription des études littéraires dans l’histoire, que la Troisième République avait accomplie au tournant du XXe siècle, et retrouva les chemins de l’ancienne rhétorique. Cette pratique éloignée des réalités n’est plus tenable à l’heure où les menaces s’accumulent : mondialisation néolibérale, bombe climatique, crise de l’Europe, montée des populismes et des nationalismes dans le monde.


La neutralité idéologique apparente du structuralisme eut pour effet de bannir l’histoire et la psychologie des études littéraires. Apparue dans des années de reconstruction des Trente Glorieuses, cette neutralité apparente cachait en réalité une déconstruction radicale de l’esprit républicain. Cet essai repose donc sur une discussion entre l’esprit républicain et la radicalité dont Michel Foucault, Pierre Bourdieu et Roland Barthes, sont les figures emblématiques.

Tant que l’histoire et la psychologie, écartées au profit d’une technologie froide, n’auront pas été réintégrées, il ne faut pas s’étonner qu’ayant les deux mains attachées, les études littéraires offrent un visage peu attrayant et qu’il n’y ait plus de discussion dans les amphis.

Mais quelle histoire et quelle psychologie ? Le marxisme et le freudisme ont inspiré un temps deux écoles critiques fécondes qui ont disparu sans avoir réussi leur jonction. L’auteur ne propose pas d’y revenir mais d’ouvrir de nouvelles pistes en cherchant d’abord comment la littérature s’inscrit dans l’histoire de la république dans ses heurs et malheurs depuis la Renaissance jusqu’à la décolonisation. Côté psychologie, il préfère à l’Œdipe une psychanalyse fondée sur le besoin de reconnaissance et ses vicissitudes. Le pari est de faire communiquer les trois sommets du triangle histoire/littérature/psychologie des profondeurs.

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