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On exagère beaucoup


Cette phrase de Gabriel Matzneff m'est restée dans l'esprit depuis le temps lointain où il écrivait un billet dans Le Monde chaque samedi. À quel sujet me demanderez-vous qu'il dit qu'on exagère beaucoup ? Je sais bien que c'est des élections européennes que je devrais dire un mot aujourd'hui... Non, c'est de l'existence de Dieu qu'il s'agit, ou plutôt de le croyance en un Dieu transcendant, personnel, qui existerait au delà de ce monde et par dessus ce monde. Regardez avec quelle délicatesse Matzneff dit qu'il n'y croit pas. Il ne dit pas que Dieu n'existe pas, il dit qu'on exagère, mais par rapport à quoi ? Par rapport à un Dieu immanent, sive natura dirait Spinoza.

Cette position me convient très bien. C'est complètement stérile de rallumer la guerre entre croyants et athées. L'idée d'un Dieu immanent au monde peut servir de passerelle entre les uns et les autres. On ne demanderait pas aux athées de croire en quoi que ce soit, puisque la Vie universelle qui traverse chacun de nous est l'évidence première sans laquelle nous ne serions pas là, vous à me lire et moi à vous écrire, mes chers lecteurs. Mais les croyants ne seront pas trop frustrés puisqu'on conserve l'antique vocable Dieu, vocable de bonne souche, dirait mon ami Philippe Jousset. J'ajoute avec Paul Diel que la vie universelle qui nous travers de part en part ne peut qu'inspirer deux émotions, l'admiration et l'effroi. J'illustrerai ces deux émotions par deux images, la première est un champ de coquelicots que je viens de photographier entre Ansouis et Villelaure, la seconde un destin de Faustine représentant un tigre velu attaquant une antilope.

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