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Nos ancêtres les Gaulois


On dit que l'esprit scientifique est une invention de la Grèce par arrachement à la pensée mythique. C'est vrai aussi en histoire. De la mythologie à Hérodote et d'Hérodote à Thucydide, on a arrêté de se raconter des histoires pour essayer de regarder froidement la réalité. Ce travail est à recommencer sans cesse. Mais n'a-t-il que des avantages ?

Mon ami Nobutaka m'a conseillé de lire Un été avec Paul Valéry de Régis Debray. J'avoue que ça ne pas apporté grand chose, sauf la page 123 où je lis : La civilisation est à la fois un mensonge nécessaire et une obligation de vérité.

L'obligation de vérité, c'est évident : un esprit évolué en démocratie n'a confiance en rien qui n'ait été démontré, sinon, on arrête la recherche, les enquêtes judiciaires, le journalisme, etc., et on se laisse aller à la rumeur. La démocratie ne peut se passer de Descartes.

Pourtant, Debray insiste contradictoirement sur la nécessité de fictions fondatrices : Toute société civilisée repose sur un système fiduciaire qui nous fait croire en la valeur de notre monnaie, de la Bourse, de nos lois, de nos engagements, de nos tribunaux et de nos traditions. Un système fiduciaire, est basé sur la confiance, sur la croyance en la valeur de notre identité, sinon, tout fout le camp et c'est la guerre de chacun contre tous.

Debray va jusqu'à parler de mensonge nécessaire mais jusqu'où ira le mensonge ? On ne va quand même pas nier les crimes de l'Inquisition, de la Terreur, de la colonisation ni de la collaboration. La raison doit en tout et partout maintenir son droit, disait déjà Montaigne.

Mais il me semble fondamental que tous les Français sachent par cœur Mignonne allons voir si la rose, Le petit Poucet, La cigale et la fourmi et quelques centaines de chansons, proverbes, noms de grands hommes, dates historiques, etc. sous peine de devenir complètement étrangers les uns aux autres. C'est aussi à cela que servent les cours de littérature et les cours d'histoire.


Photo : Le chat, la belette et le petit lapin illustré par Faustine.

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