top of page

Toutes les lignes se rejoignent (actualité de René Girard)


Lorsqu'en 1425, Filippo Brunelleschi inventa la perspective sur la place du Baptistère de Florence, il s'inscrivait lui-même dans la perspective de l'humanisme qui met l'homme au centre de la création. C'est cet humanisme qui est peut-être en train de s'écrouler au bout de six siècles.

C'est une toute autre perspective que nous découvrons quand toutes les disciplines cloisonnées par l'Académie se mettent à se rejoindre en faisceau du fait de la crise écologique. Regardez plutôt, mon lecteur cur-i-eux (en faisant la diérèse si possible) ! La physique du globe, la biologie, la chimie, la climatologie, rejoignent la politique, la sociologie, l'économie, la diététique, l'agronomie, l'industrie... pour dire que ça ne peut plus durer comme ça. Qu'oublie-je ?

La psychologie et l'anthropologie, bien sûr, qui nous disent qu'au lieu de s'additionner, les désirs humains se multiplient : et voilà pourquoi votre fille est muette. Avec son mimétisme, René Girard continuait en réalité l'hybris et l'orgueil dont les anciens Grecs et les vieux théologiens faisaient la mère de tous les vices. La crise écologique ne sévissait pas encore au début des années 60 quand il développa sa théorie du désir mimétique. À l'époque, le monde était encore assez structuré et je ne voyais pas bien de quoi il voulait parler avec son idée de guerre de tous contre tous. Nous y sommes en plein, aujourd'hui ! Au plan politique et social certainement, mais plus encore au plan du commerce et de la consommation.

Dans le grand débat qui oppose René Girard et Marcel Mauss, je me demande si ce n'est pas l'échange des mauvaises rivalités qui est actuellement en train de l'emporter. S'il existe une chance de salut, elle se trouve cependant du côté de Mauss, dans l'échange des bons procédés convivialistes, en d'autres termes dans le troisième terme de la devise républicaine. Si nous voulons comprendre le monde post-moderne, ce n'est donc pas Girard ou Mauss qu'il nous faut, c'est le tandem Girard et Mauss.


bottom of page