Abominable Barbie
C’est pas pour me divertir, c’est pour connaître l'état du monde que j’ai été voir ce film barbant. J’ai détesté les Barbies depuis le début. Le nom, déjà, peut-être gracieux en américain, est abominable en français (femme à barbe, barbe bleue, Klaus Barbie, etc.) J'ai un peu honte de l'écrire.
Le film commence par une scène insupportable dans laquelle des petites filles modèles fracassent leurs poupons quand une Barbie leur tombe du ciel. Toute la suite du film, OK, sera le procès de ce stéréotype qui a envahi le monde : une pin up qui s’encastre exactement dans le moule "patriarcal", une fille-objet totalement aliénée, qui n’est faite que pour exciter le désir masculin, un objet commercial dans le pire goût plastifié, cul-cul et rose bonbon. Le film ne recule devant aucune fadaise ni aucune ignominie. Le second degré n’y change rien : ce film est un bain de guimauve qui soulève le cœur. Sacrés Américains ! (pardon, mes amis américains, ce n'est pas vous que je vise) Vous allez me dire que si l’affreuse poupée fait acte de repentance et embrasse la cause féministe, alors, tout est pardonné. J’accorde seulement que certaines scènes mettant en cause l’image de l’homme roulant les mécaniques pour séduire les filles sonnent assez juste. Pour le reste, ce film repose sur une imposture qui rend le scénario compliqué, confus et barbant. Si les poupées roses constituent un stéréotype affligeant, c’est simple, il n’y a qu’à les fracasser comme on a fait au début aux autres poupées. Il y a des déchetteries pour cela ! Mais pas du tout. On assiste à une sorte de réconciliation de la poupée avec les féministes. C’est un désastre d’hypocrisie, c’est un cercle carré qui conduit à un scénario barbifiant auquel il n’y a rien à comprendre car il ne peut rien y avoir à comprendre. Comme le mot patriarcat revient au moins 10 fois, les wokistes les plus allumés applaudissent au détriment de tout sens critique, sans voir qu’on a affaire à une énorme récupération. La firme qui a pondu le film commercial qui ravage la planète est celle qui produit l’horrible poupée et qui va, certes, le faire de plus belle, business oblige. La QI mondial va encore baisser de plusieurs points. Comme les Chinois et les Afghans ont eu raison d’interdire !
Barbie féministe, mon œil (voyez comme je suis poli) !
Photo : Dalila vue par Le Caravage et revue par Ernest Pignon-Ernest. Vu sur un mur de Naples.
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