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Dans quel monde vivons-nous ?


J’ai été très impressionné par un article de Bertrand Livinec, un de mes amis convivialistes, à l’heure du fiasco américain en Afghanistan et du désengagement français au sahel.

Bertrand Livinec rappelle d’abord que la nation est notre conquête républicaine la plus précieuse depuis 1792, 1793, 1848, 1936, 1945. Rien ne s’est fait sans la nation à commencer par la Sécurité Sociale, la législation du travail, l’école obligatoire, la laïcité. C’est ce qui fait que la France et les pays qui lui ressemblent sont les plus agréables à vivre au monde. Cela n’est pas une évidence à l’époque du french bashing, alors que les déconstructeurs n’arrêtent pas de tout réduire en poudre sans jamais dire où la vie est meilleure qu’en Europe : aux États-Unis où l’espérance de vie est inférieure à celle de l’Albanie ? en Chine ? en Russie ? en Algérie ? au Liban ? en Afghanistan ? au Mali ? au Brésil ? en Colombie ? On peut énumérer tous les pays du monde : dites-moi celui que j’ai oublié et qui mérite la palme.

Donc ?

Donc les déconstructeurs professionnels de la nation sont des sots qui se tirent et nous tirent une balle dans le pied. La nation est au contraire la bonne échelle des solidarités dans un monde où personne ne fait de cadeaux à personne. Car enfin, dans quel monde vivons-nous ? Nous ne vivons pas dans les alleluias, quand même !

1) Nous vivons dans un monde impitoyable, économiquement dérégulé sous l’impulsion de Margaret Thatcher, de Deng Xiaoping et de Ronald Reagan, ce qui provoque l’affaissement des États protecteurs.

2) Dans cet univers néo-libéral, un État totalitaire est en train de tirer les marrons du feu. La Chine resserre son étau chaque fois qu'on lui laisse un peu de jeu.

3) Nous vivons dans un monde démographiquement obèse dont l’épicentre est le sahel (8 enfants par femme), notre Afghanistan à nous, cet ensemble d’États, faillis et corrompus, le Mali, le Burkina, le Niger, agenouillés devant les religieux depuis des années et où explose un Bataclan par semaine.

Voilà le contexte dans lequel est à lire la sublime parabole du bon Samaritain (mon billet du 22 août).


Photo : dessin d'Antonia août 2021.

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