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Je revis mon passé blotti dans tes genoux


J'ai encore retrouvé une rédaction de mon écolière. C'était le vendredi 8 janvier 1960. Elle avait 12 ans et demi. Voici la conclusion. Elle a eu 7/10.


Souvent le soir après souper, nous nous réunissons auprès de la cheminée, symbole de joie et de chaleur, pendant que, dehors, la bise de décembre arrache les dernières feuilles aux arbres dépouillés. Nous nous installons chacun dans un grand fauteuil bien moelleux. Papa lit le journal, maman tricote un chaud pull-over, ma sœur et moi lisons notre livre de bibliothèque. Quelque fois, le reflet des flammes éclaire mon livre. Alors, j’interromps ma lecture quelques instants et je regarde en rêvant les belles langues de feu rouges et jaunes qui lèchent la plaque de cheminée. Il y a en a de petites qui naissent au bout des bûches et qui voudraient grandir mais meurent dans une colonne de fumée. Il me plaît de veiller le soir auprès de ma cheminée car j’aime entendre le bruit que font les bûches en éclatant, regarder le petit feu d’artifice que fait un morceau de bois à demi consumé. Mais je pense aussi aux malheureux qui par cette froide nuit, ont des vêtements usés et des chaussures éculées, et je leur offrirais volontiers la chaleur de mon foyer.

J'ai choisi en contrepoint 6 quatrains de mon poète préféré. Combien de fois j'ai commenté ce texte devant mes étudiantes ! Vous le reconnaissez ?





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