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Que les économistes lèvent un peu le nez et que les cathos le baissent un peu


Faire un carreau à la pétanque, c’est éliminer la boule bien placée de son rival et prendre sa place. Un coup de maître. Eh bien, il me semble qu’il y a moyen, quand notre bécane fonce dans le mur, de relever notre nez du guidon en nous réconciliant avec notre bonne vieille culture européenne. Vous ne voyez pas le rapport ?

Relever notre nez du guidon, ça veut dire arrêter de prendre comme naturel ce qui est artificiel comme de se laver les mains à l’eau chaude, de laisser tout le temps la lumière allumée, de suremballer nos emplettes, de bourrer nos placards d’objets inutiles, etc., et viser un peu plus haut : atmosphère, effet de serre, écologie.

Ce que j’appelle notre bonne vieille culture, c’est évidemment le catholicisme qui a formaté la vie de nos ancêtres pendant mille ans et dont il ne reste que des bribes. Quelle nudité ! Cette fois, il faut en rabattre. On a visé trop haut : le ciel, la transcendance, la stratosphère, l’autre monde. Vous voulez que je vous dise la vérité ? L’autre monde, ça n’existe pas ! Voilà ! Ça vous choque de le dire comme ça ? C’est pourtant ce que pensent 99 % des Français qui calculent leurs économies au lieu de calculer leur salut.

Le ciel va pourtant leur tomber sur la tête. Pas le ciel dont la religion catholique nous a rebattu les oreilles pendant des siècles, mais le ciel climatique. Nous vivons le moment historique où notre conscience écologique et notre vieux sang catholique peuvent se vivifier réciproquement en s’unissant. Le tout est que les économistes lèvent un peu le nez et que les cathos le baissent un peu.

C’est d’ailleurs ce qu’essaie de faire le pape François depuis son encyclique Laudato si mais il faudrait que ses ouailles l’aident un peu. C'était le mérite de Bruno Latour, lui-même disciple de Péguy et de son âme charnelle. Il avait raison de dire que la lutte écologique est la nouvelle lutte de classes.

Sinon, je m’fais animiste. On a traité les animistes de fétichistes, de païens, d'idolâtres parce qu’ils rendaient un culte aux sources, aux rivières, aux arbres, aux vents, au soleil… Pas si bête.


Photo : Cadenet, 24 décembre 2022, minuit.

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