Un anniversaire

J’ai fait un rêve. Je marchais dans une ville inconnue dont les maisons n’excédaient pas un ou deux étages. Parvenu à un carrefour assez large en forme de patte d’oie, une voix connue m’appela par mon prénom Bruno ! Je m’immobilisai. L’appel se renouvela au bout de quelques secondes. Bruno ! C’était bien sa voix. Au troisième appel, elle apparut, traversant la chaussée, encombrée de quelques affaires, dans son manteau d’étudiante bleu gris. Son visage était splendide et doux, les couleurs atténuées. Je la serrai dans mes bras et finis par lui dire un peu gêné : Je croyais que tu étais morte. Elle me répondit : Mais non, je ne suis pas morte ! Réveil.

Hier, 19 mai, c’était son anniversaire, tous réunis, sans elle. Comme j’aime cette date !

Le joli mois de mai est gonflé des promesses de la saison. Le chiffre 9 possède la forme de toute fécondité.

Hasard de l’histoire, elle est née à Baden-Baden. J’ai souvent expliqué à mes élèves quand j’enseignais en lycée le poème d’Apollinaire qui commence par ce quatrain :

Le mai le joli mai en barque sur le Rhin

Des dames regardaient du haut de la montagne

Vous êtes si jolies mais la barque s’éloigne

Qui donc a fait pleurer les saules riverains ?