Un frère de Jésus en Chine
Je n’en reviens pas ! Hier, Michèle m’a fait voir un documentaire sur Arte, La Chine, rêves et cauchemars. Je vous le recommande. On comprend pourquoi les Chinois détestent les Occidentaux depuis la violation de leur pays et les deux guerres de l’opium au XIX° siècle.
Mais on découvre également que l’histoire chinoise est aussi désespérante que celle de n’importe quel pays du monde. Il n’y a rien de pire, si on a le cœur sensible, que d’ouvrir un livre d’histoire une page au hasard, sous n'importe quelles latitude et longitude : folie du pouvoir, guerres ininterrompues, batailles, massacres, massacres et massacres. Quelle sale espèce que l’humanité !
J’ai découvert une chose que j’ignorais totalement. Je vous disais le 22 juin que Jésus était communiste. Eh bien, je viens de découvrir que le premier communiste chinois n’est pas un marxiste du nom de Mao comme je le croyais mais un frère de Jésus qui organisa le Royaume de Taïping dans plus de la moitié de la Chine entre 1851 et 1864, capitale Nankin.
Hong Xiuquan s’est pris pour le frère cadet de Jésus que des missionnaires chrétiens lui avaient révélé et il a réussi à fonder un royaume théocratique, bureaucratique et hiérarchique totalement planifié au profit des masses paysannes misérables. 100 millions de Chinois du sud y ont vécu pendant 15 ans.
Programme :
- abolition de l’esclavage et de la propriété privée, mise en commun des terres et redistribution des récoltes.
- abolition de la polygamie et du bandage des pieds. Proclamation de l’égalité des sexes, mais strictement séparés. Mariages organisés par tirage au sort.
- religion obligatoire. Interdiction et persécution des cultes confucéen, bouddhiste et taoïste. Les fumeurs d’opium décapités.
Vite, les dirigeants se sont mis à vivre dans le luxe, à se prendre 10 concubines et à se battre entre eux. Massacres, massacres et massacres. Ce fut un fiasco total avec au moins 20 millions de victimes. Nankin est tombé de 900 000 habitants à presque zéro.
Ça n’a pas empêché Mao de trouver ça très bien et de faire pareil en 100 fois pire.
Cette utopie, Platon l’avait déjà formulée dans sa République et, avant Marx, les saint-simoniens. Heureusement qu’ils n’ont pas pris le pouvoir en 1830 ! C'est en pensant à eux que Pierre Leroux a écrit en 1840 :
Ces vieillards sublimes, sans cœur et sans entrailles, que Platon met à la tête de sa cité, pourraient bien, s’ils étaient de bonne foi, entraîner l’humanité dans un ascétisme insensé ; ou, s’ils se laissaient gagner aux passions de la terre, devenir d’habiles hypocrites et de grands mystificateurs. Témoin la papauté qui a réalisé jusqu’à un certain point le gouvernement de Platon.
Évidemment, ce ne sont pas les jésuites qui allaient lui faire lire ça à Hong Xiuquan.
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