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Vivre à genoux ou mourir debout ?


Giono disait qu’il préférait vivre à genoux plutôt que mourir debout. C’était en gros à l’époque de Munich. Pas plus que vous, mon lecteur, je n’ai fait la guerre mais Giono était à Verdun. Lisez le début de Au revoir là haut de Pierre Lemaître si vous voulez vous mettre dans l’ambiance de 1918… Ou Vie des martyrs de Georges Duhamel sur les hôpitaux militaires. Giono a été traumatisé à vie et pacifiste définitif. Qui peut le blâmer ? Ce n’est pas qu’il ait été maréchaliste et encore moins antisémite mais il était contre la Résistance. Donc…

Sa position était insupportable. Il avait fait de la propagande pacifiste à Manosque, écrivant sur les murs : « Je n’obéirai pas » et quand il a reçu sa feuille de route le jour de la déclaration de guerre, après avoir passé la nuit la plus horrible de sa vie, il s’est rendu à la caserne, mais il s’est retrouvé en prison quand même pour propagande pacifiste. Il a été vite libéré, la honte en prime.

À la Libération, rebelote, les communistes l’ont traité de collabo et il a subi un emprisonnement très dur à Saint-Vincent-les-Fort. De quoi démolir un homme. Sa façon d’écrire a en tout cas été bouleversée.

Combien j’admire les Compagnons de la libération, ces héros qui ont rejoint de Gaulle au premier jour, sauté en parachute un peu partout en Afrique, en Europe, au Moyen-Orient avant de défiler en vainqueurs sur les Champs-Élysées en août 44 ! Moi, j’aurais fait pareil ! Enfin, ce n’est pas sûr… Peut-être aussi que j’aurais pensé qu’il valait mieux arrêter les frais après la débandade de juin 40…

Pauvres Ukrainiens ! Doivent-ils résister jusqu’au dernier ou lâcher prise ?


Photo : Bruno cultivant son jardin



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